The passage that comes to mind is from Weil's essay "L'avenir des mathematiques" (The Future of Mathematics), which is in the first volume of his collected works.

> “L’hypothèse de Riemann, après qu’on eu perdu l’espoir de la démontrer par les méthodes de la théorie des fonctions, nous apparaît aujourd’hui sous un jour nouveau, qui la montre inséparable de la conjecture d’Artin sur les fonctions L, ces deux problèmes étant deux aspects d’une même question arithmético-algébrique, où l’étude simultanée de toutes les extensions cyclotomiques d’un corps de nombres donné jouera sans doute le rôle décisif. L’arithmétique gausienne gravitait autour de la loi de réciprocité quadratique; nous savons maintenant que celle-ci n’est qu’un premier example, ou pour mieux dire le paradigme, des lois dites “du corps de classe”, qui gouvernent les extensions abéliennes des corps de nobres algébriques; nous savons formuler ces lois de manière à leur donner l’aspect d’un ensemble cohérent; mais, si plaisante à l’œil que soit cette façade, nous ne savons si elle ne masque pas des symmétries plus cachées. Les automorphismes induits sur les groupes de classes par les automorphismes du corps, les propriétés des restes de normes dans les cas non cycliques, le passage à la limite (inductive ou projective) quand on remplace le corps de base par des extensions, par example cyclotomiques, de degré indéfiniment croissant, sont autant de questions sur lesquelles notre ignorance est à peu près complète, et dont l’étude contient peut-être la clef de l’hypothese de Riemann; étroitement liée à celles-ci est l’étude du conducteur d’Artin, et en particulier, dans le cas local, la recherche de la représentation dont la trace s’exprime au moyen des caractères simples avec des coefficients égaux aux exposants de leurs conducteurs. Ce sont là quelques-unes des directions qu’on peut et qu’on doit songer à suivre afin de pénétrer dans le mystère des extensions non abéliennes; il n’est pas impossible que nous touchions là à des principes d’une fécondité extraordinaire, et que le premier pas décisif une fois fait dans cette voie doive nous ouvrir l’accès à de vastes domaines dont nous soupçonnons à peine l’existence; car jusqu’ici, pour amples que soient nos généralisations des résultats de Gauss, on ne peut dire que nus les ayons vraiment dépassés.”